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Wiskilt adventure - Confessions d'une frenchie en Ecosse
26 novembre 2013

Episode 7: Comment je suis devenue une experte en histoires de fantômes

 

 

Hi there !

 

Je sais, je suis impardonnable. Des semaines et des semaines se sont écoulées sans que je donne le moindre signe de vie !  Mais j’ai été vraiment vraiment occupée ces derniers temps. De quoi écrire un bon gros article plein d’anecdotes !

 

Alohomora !

 

Je vous ai quitté quelques jours avant de visiter Alnwick Castle situé dans le Northumberlandshire (Angleterre), château du XIème siècle ayant notamment servi de décor pour Poudlard dans Harry Potter 1 et 2. Inutile de vous décrire mon excitation !

D’une part, j’allais pour la première fois poser le pied sur le sol anglais, et d’autre part la petite fille fan des bièraubeurres et des baguettes magiques allait enfin pouvoir refaire surface.

Le ton est donné : dès l’entrée dans le château un planning géant annonce un cours de balais volants pour l’après midi. Malheureusement, il est déjà complet. Mais dans une des cours du château, on pouvait emprunter des costumes et se déguiser en chevalier/princesse. Evidemment, on a sauté sur l’occasion et enfilé nos plus belles robes. Mes amies et moi avons même été attaquées par un dragon, mais un preux chevalier mexicain nous a sauvées.

 

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Un « guide tour » spécial Harry Potter nous a emmenées sur les lieux du tournage et le guide nous a raconté plusieurs anecdotes sur les acteurs du film. Vous vous rappelez de la  scène du cours de balais dans Harry Potter 1 où Harry poursuit Malefoy dans les airs pour récupérer le Rapelletout de Neville ? Et bien cette scène a été tournée au château.

Puis on a suivi un autre tour, un peu plus historique cette fois, où le guide a présenté l’extérieur du château. Il nous a aussi raconté une anecdote sympa que je me sens obligée de partager avec vous.

 

Il était une fois, au château d’Alnwick, un seigneur qui adorait les faucons. Il avait transformé le donjon du château en fauconnerie et se plaisait à contempler ses oiseaux de proie. Doté d'une grande bonté, il autorisait même ses gens à emprunter ses faucons pour une partie de chasse, avec une seule condition cependant : ramener le faucon. A celui qui faillissait à cette tâche, le seigneur réservait un châtiment terrible. Si le faucon était perdu lors de la chasse, l’emprunteur avait une journée pour le retrouver. En cas d’échec, il devait alors découper un morceau de sa propre chair et le piquer sur le toit de la Fauconnerie pour attirer l’oiseau. Si au bout du deuxième jour le rapace n’était pas revenu, l’homme devait de nouveau piquer un morceau de peau. Et ainsi de suite le troisième, quatrième, cinquième jour, jusqu’à ce que le faucon revienne attiré par l’odeur de viande fraîche. Et s’il ne revenait jamais, le pauvre homme était condamné à se dépecer en entier jusqu’à ce que mort s’en suive.

 

Ceci est une histoire vraie.

 

Voir les Photos

 

Les amis, les amis

Puis un couple d’amis de Lyon est venu me rendre visite quelques jours. Une vraie joie de retrouver ses proches après plusieurs mois d’insertion en terre inconnue. J’ai enfilé le costume du parfait guide (gratuit en plus) et je leur ai fait faire le tour de la ville, du vieil Edimbourg hanté en passant par les rues commerçantes de la New Town. J’ai même eu l’occasion de découvrir de nouvelles choses avec eux, comme Cramond Island. C’est une petite île à ¾ de bus du centre ville que l’on ne peut accéder qu’à marrée basse. Une fois arrivé sur place, on a patienté une petite heure sur une plage sauvage jusqu’à ce que la mer se retire et on a pu traverser sur un petit chemin bétonné encore couvert d’écume et de coquillages. L’île est minuscule et déserte. Juste couverte d’arbres et de buissons. Mais la vue est magnifique, vous pourrez le constater en regardant les photos. Les couleurs de la nature y sont tellement éclatantes qu’elles paraissent presque irréalistes. J’ai pris une photo que j’aime beaucoup, celle où le jaune puis le vert de la mousse sur les rochers contrastent avec le bleu vif du ciel. Je vous ai déjà dit que j’adorais ce pays ?

 

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Et vous savez quoi ? J’ai réussi à remplir 3 défis.

 

  • J’ai mangé du Haggis
  • Je n’ai pas été malade
  • Je suis allée dans les souterrains d’Edimbourg

 

Pour commencer par le Haggis, j’ai même trouvé ça super bon. Bien sûr, ce n’est pas de la French ‘cuisine’ dans le sens où ce plat n’est pas très raffiné. Mais même si ça pèse sur l’estomac c’est délicieux. Dans le restaurant où je suis allée, il était servi sous forme de hachis parmentier, avec une couche de purée de pomme de terre et de patate douce, puis une couche de haggis (c’est en fait de la viande hachée épicée) et de la sauce au Whisky. Une bonne bière pour faire glisser tout ça et vous obtenez un repas écossais digne de ce nom ! Dans ce même restaurant j’ai aussi goûté les fameux Fish and chips (qui n’est autre que du poisson pané frit et des frites) mais servi avec une sauce petit pois/menthe et une sauce tartare. Simple, gras mais efficace !

 

Le Ghost Tour

 

Comme je vous l’ai dit, j’ai aussi eu l’occasion de descendre dans les souterrains de la ville. La French Society a organisé la veille d’Halloween un ‘tour fantôme’ avec un guide qui nous a emmené dans les voûtes. Mais pour comprendre quel est l’intérêt de descendre dans ces voûtes souterraines, petit topos historique :

La révolution industrielle du 18ème siècle a engendré une vague de migration vers les villes, qui pour les ruraux véhiculaient l’idée d’opportunité : opportunité de travail, de meilleures conditions de vie et d’ascension sociale. Ces vagues d’immigration urbaine dans les années 1750, en plus exacerbées par  la famine irlandaise et écossaise, ont étés si rapides et si soudaines que les villes et les infrastructures urbaines n’ont pas eu le temps de s’adapter à l’afflux de population. Les villes sont vite devenues surpeuplées,  et la demande de travail et de logement a vite dépassé la demande. Résultat : des travails en usine sous payés, des logements d’une seule pièce a vivre surpeuplés et au loyer extravagant, des conditions de vie et d’hygiène déplorable vue que la ville n’avait pas encore de système d’égout et du coup , des épidémies et des taux de mortalité qui explosent. Valait mieux rester à la campagne non ?

Vous allez me dire, quel rapport avec les souterrains ?

Et bien, voyez vous, suite à l’arrivée en masse de migrants ‘pauvres’, les classes supérieures ont commencé à se sentir à l’étroit et ont commencé à déménager à l’extérieur de la ville dans les quartiers résidentiels. C’est à ce moment que l’on a commencé à construire la New Town, destinée à accueillir les  plus riches dans de luxueuses maisons aérées, en contradiction avec la Old Town, surpeuplée et dangereuse. Les deux Edimbourg n’étaient reliées que par des ponts, comme celui de South Bridge, qui ont étés construits par-dessus la veille ville. Par exemple, quand on marche sur ce pont et qu’on regarde au-dessous, on peut voir des rues très sombres et très étroites appelées ‘closes’. Et comme la Old Town manquait encore désespérément de place, on a aménagé les fondations de ces ponts qui surplombait la ville. Et ces fondations mes amis, sont devenus les souterrains, ou voûtes d’Edimbourg. Ce sont vite devenus les endroits les plus mal famés de la ville, sombres, humides, où ceux qui n’avaient pas de quoi payer un loyer venaient s’entasser. Certains riches venaient même s’y retrouver pour se livrer à des pratiques occultes comme le Hellfire Club. Bref, c’était un endroit pas du tout cool où des centaines de personnes sont mortes de faim, de maladies ou ont étés assassinées par William Burke qui revendaient leurs corps à l’école de médecine

 

(je vous raconterais cette histoire un jour)

 

 

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Et ben moi, je suis descendue là dedans !

 

La guide nous a emmené dans ces souterrains avec pour seule lumière sa mini lampe de poche et nous a raconté des histoires effrayantes de choses qui se seraient passées dans ces voûtes et qui pourraient expliquer pourquoi elles sont hantées. Je vous le dit, j’étais pas super à l’aise. Il faisait très chaud, humide, l’eau suintait sur les murs et ça sentait le mort (au sens propre comme au figuré). Je ne sais pas si c’était parce que l’endroit était effectivement hanté que je me suis sentie aussi mal ou si  c’était l’effet psychologique de savoir ce qui s’y était passé. Mais n’empêche, j’avais juste envie de sortir ! Le groupe était rassemblé autour de la guide qui expliquait comment un jour, une touriste avait été possédée et j’étais  la dernière tout au fond. J’avais l’impression d’entendre des bruits de pas derrière moi, c’était plutôt flippant. Puis nous sommes enfin ressorti de ces voûtes pour aller au Greyfriar’s Cemetery, le cimetière le plus hanté de la ville. Pour l’anecdote, ce cimetière avait longtemps été fermé au public parce que de nombreuses personnes y ont étés agressées, en sont ressorties avec des marques, des bleus, des griffures. Le mausolée de Mackenzie serait soit disant à l’origine de ces agressions. Il faut savoir que le Mackenzie Poltergeist est connu pour être le phénomène paranormal le plus documenté au monde. Entre 1990 et 2006, 350 attaques ont étés reportées ainsi que 170 cas de personnes ayant perdu conscience dans le cimetière. En 1998 un SDF qui a voulu se réfugier du froid en s’abritant dans le mausolée a été retrouvé mort. Du coup, un prêtre exorciste y a été envoyé pour purifier l’endroit : après être entré dans le cimetière, il a refusé de pratiquer son exorcisme parce qu’il sentait des forces démoniaques beaucoup trop puissantes et craignait pour sa vie. Il est mort une semaine après d’une crise cardiaque.

 

Sympa hein ?

 

Bref, le cimetière a fini par être ré ouvert et j’y suis allée bien volontiers. Je suis même rentrée dans le fameux mausolée où le monsieur est mort. Et où, accessoirement, une touriste a failli mourir étranglée par un fantôme.

 

Mais la question est = pourquoi ce cimetière est-il si hanté ?

 

Il était une fois au 17ème siècle, des écossais d’Edimbourg qui n’aimaient pas leur Roi. Ils se sont alors alliés et ont écrit une lettre à leur très cher monarque pour râler un peu. Sauf que ce dernier n’a pas bien apprécié que de vulgaires écossais en kilt remettent en cause son autorité divine et a donné pleine autorité à Monsieur Mackenzie pour les punir. Monsieur Mackenzie était très très méchant. Il savait que les gens adoraient les exécutions publiques, mais il voulait pousser la punition encore plus loin et changer un peu. Parce que ça faisait des siècles qu’on faisait des pendaisons sur la place publique et du coup c’était pas assez exotique.

Du coup, il a décidé d’emprisonner ces rebelles en jupette dans une partie du cimetière clôturée par de hauts murs en pierre. Il les a laissés là 5 mois, enchaînés à moitié nu, leur donnant juste assez d’eau et de nourriture pour qu’ils survivent. Bon, la plupart sont morts de froid quand même.  Et ceux qui ont survécus ont étés exécutés de toute façon. Les corps ont été enterrés à cet endroit. Et leur bourreau, Mackenzie, a décidé de faire construire son mausolée dans le même cimetière que ces victimes pour se faire enterrer à côté d’eux.

 

=> On comprend donc pourquoi y’a autant de mouvement paranormal dans ce cimetière, sûrement à cause d’une baston entre fantômes…

 

Hallowe’en

 

Pour continuer sur la lignée de l’horreur, parlons un peu d’Halloween. Comme vous pouvez vous en douter, les écossais sont loin d’être les derniers à célébrer Halloween. Début octobre les vitrines étaient  déjà ornées d’araignées en plastique et de citrouilles. Des dizaines de soirées étaient organisées ce fameux 31 octobre mais nous avons décidés d’aller à Teviot (le fameux mini Poudlard du campus), décoré en maison de l’horreur pour l’occasion. A cours d’imagination, j’ai enfilé un legging, un haut, des bottes et un masque de chat pour devenir Catwoman (super terrifiant). J’avoue avoir été surprise par l’imagination de certains que j’ai croisé pendant cette soirée. J’ai croisé Pikachu, la reine des Cœurs, Jack Sparrow, Beetlejuice, Frankenstein, Xéna la guerrière et des centaines de zombies et autres cadavres en décomposition. C’était cool.

 

 

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Puis mes amis sont rentrés et mon copain est venu me rendre visite. Qu’est ce que ça m’a fait du bien de tous les revoir ! C’était comme un petit souffle de France même si c’était très court. Je me rappelle de l’alarme incendie qui nous a réveillé tous les deux à 4h du matin et je le revois encore sous la couette et totalement paniqué tandis que j’avais déjà enfilé mes bottes et mon manteau pour sortir. Et ouais, j’suis une vraie pro de l’alarme incendie maintenant.

 

Et pour l’anecdote, j’ai réussi à caser Vanjul ! Yep, avec une copine française que j’ai rencontrée ici. Je suis plutôt fière de moi sur ce coup ! Et puis, des cuisses de grenouilles au curry, ça doit pas être mauvais hein ?

 

edinburgh

 

 

Des visites et encore des visites !

 

J’ai aussi un peu bougé dans le pays. Des associations d’étudiants proposent souvent des day-trip pour visiter une ville ou un site pendant une journée. Je suis allée à Aberdeen, 3ème ville d’Ecosse, mais bon un peu déserte. Rien d’exceptionnel. Puis j’ai fait Newcastle, au nord de l’Angleterre, qui est une ville super sympa. Beaucoup de monde dans la rue, une ambiance chaleureuse, une architecture entre l’ancien et le moderne : j’ai adoré ! C’était aussi drôle de voir des vendeurs de fromage français et de tartiflette à emporter dans le marché de Noël de la ville. Petit à petit, je découvre de nouvelles choses sur le Royaume Uni, de nouvelles villes, de nouveaux châteaux, de nouvelles histoires. Et j’aime ça !

 

Edinburgh Christmas

 

Et comme Noël approche, la ville se pare de toutes sortes de lumières et de décorations féériques. Le marché de Noël a été inauguré dimanche et l’on y trouve sensiblement la même chose qu’en France : des bijoux, des accessoires, de la bouffe, des décorations de Noël etc. On a aussi attendu un feu d’artifice qui n’est jamais venu, mais c’était drôle quand même.

 

 _______________________________________

 

J’espère que ces petites anecdotes vous ont plu. Ce qui est fou ici, c’est que chaque rue de la vieille ville regorge d’histoires de fantômes. C’est ce que je vous disais dans l’article précédent : le passé est partout.  J’ai des dizaines d’anecdotes de ce genre à raconter, des anecdotes dont la frontière entre histoire vraie et légende urbaine est impossible à distinguer. Mais je garde sous la main l’histoire de pilleurs de tombe, du Dr Knox, de la peste à Mary King’s Close, de l’arrachage d’oreille des voleurs et de Sir Wallace. Après tout, faut bien que je trouve un moyen de vous faire revenir lire mes futurs articles !

 

 

Mon semestre se termine fin novembre, puis j’ai deux examens mi décembre et je rentre enfin au bercail à partir du 21. A moi le foie gras et la bûche de Noël !

 

 

Pour voir les photos : c’est ICI

 

 

 

SEE YA !

 

 

 

PS: J’aimerais dédier cet article à Ferdinand Le Pottier, un camarade de ma promo à Sciences Po qui est tragiquement décédé dans un accident de voiture alors qu’il était en érasmus aux Etats Unis. Une pensée à ses proches et à sa famille

 

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Commentaires
P
Je prends enfin le temps de lire ton dernier épisode alors que j'ai déjà eu le plaisir de te retrouver sur notre sol Français, mais au moins j'ai fait une mise à jour qui te laissera tout le loisir de compléter par des anecdotes. En attendant profite bien de la famille comme du fromage ! Bises
K
Je n'ai pas tes coordonnées, je ne sais pas si tu auras ce message dans les temps mais, bon, le cœur y est, l'espoir fait vivre, advienne que pourra, j'en passe et des meilleures....Bref, tt ça pour te souhaiter un bon anniversaire dans ces contrées lointaines, promis, on trinquera à ta santé ce midi en attendant de le faire un jour en vrai ! Gros bisous espeluchois, anneciens (? c comme ça qu'on dit ??!) et étatsuniens !
C
CA y est on vient enfin de lire ton épisode 7 dans son intégralité, on voit que t'avais moins de temps, photos très sympas, continues dans tes écrits, ça donne envie on y sera bientôt !!!
L
Je continue à te lire, ça me fait plaisir d'avoir de tes nouvelles par articles interposés! Et surtout, tu me donnes très envie de visiter l'Ecosse, j'avais beaucoup aimé l'Irlande, j'ai l'impression qu'il y a un peu la même ambiance là-bas...<br /> <br /> J'espère te recroiser un de ces jours, si tu passes à Paris n'hésites pas! ;-)
C
Encore un très bon article ! Je suis a chaque fois pétée de rire quand je te lis
Wiskilt adventure - Confessions d'une frenchie en Ecosse
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